Various
Ghost Phone 001

boomkat: ...Lyrically taking aim at Arts Council/Trust-funded lightweights, capitalist realism, and the precarious insecurity of working class life, and set to a mix of rugged, lo-fi breaks, visceral electronics and textured field recordings, the record draws listeners perhaps uncomfortably close into Mike’s street-level worldview.Across 11 songs he grasps the pissy nettle of modern life on a low wage, oppressed by massive, unanswerable corporations and forced to work around a Tory logic that’s at Victorian levels of patronisation and disregard for social welfare - made all the more acute by the fact he hails from within hollering distance of the original slums and overcrowded housing that influenced Marx and Engels’ philosophy. He’s the articulate inheritor of generations of proud, necessary social resistance, the latest vessel for a spirit that runs from the Peterloo Massacre to Emeline Pankhurst, Mike Leigh and John Cooper Clarke.Most distinctively, purposefully enunciated in Mike’s vowel-stressing Manc accent, the lyrics observe a perpetually gloomy state of affairs with the same poetically rhyming meter, unflinching honesty and conviction that makes his live performances so transfixing. Opening with the rising rage of ‘Bleak Northern Roads’ where he zooms out from street-dealing scenes and increasing food prices, to the politics of whit hall, his voice steady but seething, Sam Weaver’s knackered breaks and atonal, slimy electronics bitterly underline the sentiment, using samples of archaic Monarchistic announcements to punctuate the fury leading into cranky highlights such as the hardcore ’89 style UK hip hop of ‘Breakneck Pace’ and ‘Cultural Capital’ - think The Criminal Minds before they went fast - while he excels at a form of modern folk reality in the narration and inclement, skeletal sonic scenery of ‘Modern Industry’, and the pranged dancehall noise torque and warning barbs of ‘Citizen 107’.

La République Des Granges: ...Nouveau disque de Rien Virgule sous la forme d'un double LP.Sorti le 10 Septembre 2021 en coproduction avec Murailles Music, Permafrost et ZamZamRecSuite à la disparition de Jean-Marc, l’un de ses membres, personne n’aurait su dire si Rien Virgule allait continuer. Les principaux intéressés, Anne, Mathias et Manuel, non plus. Quelle réponse donner à une telle épreuve ?Sur les contours du deuil, la vie s’écoule, et en rejouant de la musique à trois, une évidence s’imposait : c’était la même sève incandescente qui pulsait entre eux, celle qui irriguait les sillons de leurs deux précédents disques, celle qui fascinait le public à chacun de leur concert et en faisait des événements. Et avec elle, vint l’envie de se remettre à l’ouvrage et de se lancer dans un troisième disque.Alors que l’album a pour titre un vers tiré d’un haïku ('la consolation des violettes'), cette forme poétique à la brièveté radicale, il choisit à l’inverse de s’étirer, de s'affranchir des contraintes du simple vinyle et de pleinement déployer ses ailes pour atteindre une envergure inédite.Quand le haïku peut se déclamer en un souffle, la musique de Rien Virgule en déchaîne une multitude, façonnée par les parcours de ses membres qui, à la manière de White Noise, ont longtemps louvoyé dans des pratiques expérimentales avant de livrer leur vision très personnelle de la pop.On prend toute la mesure de l'ambition du groupe qui sur cette durée peut enfin mêler, grâce à une véritable science de la narration, des morceaux écrits où on jurerait apercevoir les volutes mélodiques d’un Robert Wyatt, à d’autres issus de séances totalement improvisées. Ces dernières étant découpées et recollées, à la manière de Teo Macero pour les albums de Miles Davis, jusqu’à composer des fictions de laboratoire avec la bande magnétique.Jean-Marc, avec son instrumentarium bricolé, aura légué sa part de chaos aux autres membres du groupe, qui continuent de faire résonner avec délicatesse un fatras de métal et de verre brisé comme autant d'étincelles de vie.'La consolation des violettes' est un univers tissé de travellings au bord du gouffre, de poèmes tracés au fer à souder et habité d’un élan de liberté viscérale, vibrante et intimement bouleversante.